Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

litterature francaise

Comment trouver l’amour à cinquante ans quand on est parisienne

Publié le par Emmanuelle

En 2013 la collection La brune du Rouergue fête ses 15 ans et la fête commence en janvier avec Pascal Morin.
Comment ? Assurément sous le signe de Vénus ! Ici que vous soyez une midinette de 18 ans, un bellâtre de 30 ans, un ténébreux quarantenaire ou une prof divorcée de 50 ans la lecture de ‘Comment trouver l’amour…’ ne peut que vous enchanter. Vous y suivrez les chassés croisés d’une multitude de personnages dont le cœur va se (re)mettre à battre la chamade. Comme dans une comédie musicale, chacun entre en scène (à Paris très souvent) et ose croire à une possible histoire en duo. Avec une fantaisie qui frôle avec bonheur la caricature, la plume de Pascal Morin est piquante et donne vie à des pantins qui nous ressemblent tous un peu. Différents, coincés, complexés, tourmentés, prêts à renoncer. Parfois cocasse, souvent tendre ce roman est un antidote à la grise mine qui pourrait sévir en ce début d’année.
Première résolution en 2013 : le lire absolument !

comment-trouver-amour-a-cinquante-ans-quand-parisienne-autr.jpg

  Pascal Morin - Comment trouver l’amour à cinquante ans quand on est parisienne (et autres questions capitales) - Le Rouergue - 18 €

L'ajouter à votre panier ? Cliquez ici ou sur la couverture !

Partager cet article
Repost0

A l'angle du renard

Publié le par Isabelle

Arsène Le Rigoleur, la quarantaine, a hérité de la ferme familiale en Bretagne. Paysan fortement attaché à sa terre, il voit d’un mauvais œil arriver les citadins qui ne connaissent rien à la campagne, et disparaître peu à peu les fermes de son village. Le Rigoleur, ce n’est pas franchement un rigolo, c’est le moins que l’on puisse dire et on ne plaisante pas avec son patronyme ! À la mort du père Morvan, son voisin, les enfants de ce dernier vendent la ferme aux Maffart, des gens de la ville...Grandir à la campagne, cela va être bon pour les enfants : Louis a 8 ans et Juliette, une maligne celle-là, 5 ans. Tout de suite, la petite fille va curieusement adopter Arsène, le suivre partout, le questionner sur son travail, lui « faire la radio pendant qu’il trait les vaches »... un vrai moulin à paroles. Le Rigoleur, ce n’est pas vraiment un causant lui, mais c’est lui le narrateur de l’histoire... son histoire, l’histoire de sa famille. Il raconte, et l’angoisse et le malaise du lecteur montent crescendo.

Fabienne Juhel n’a pas écrit un roman du terroir, même si elle décrit superbement la campagne... elle n’a pas écrit non plus un roman policier, même s’il y a quelques cadavres dans les placards ! C’est juste l’histoire d’un homme qu’on n’aimerait pas trop avoir comme voisin, un homme qui nous entraîne jusqu’au bout de sa folie…une histoire qu’il est impossible de lâcher quand on a commencé à y mettre le nez. Citadins, si vous venez à la campagne, regardez à deux fois, s’il n’y a pas un Le Rigoleur dans les parages et prenez garde au renard qui n’est jamais bien loin !

angle du renard
Fabienne Juhel - A l'angle du renard - Actes Sud (Babel) - 7,80€

L'ajouter à votre panier ? Cliquez ici ou sur la couverture !

Partager cet article
Repost0

Les séparées

Publié le par Emmanuelle

Auteur du remarquable roman La Mer Noire (2010, Sabine Wespieser éditeur), Kéthévane Davrichewy livre dans Les Séparées une magnifique histoire d’amitié. Une tendre et douloureuse, troublante et si juste histoire de sentiments. Celle d’Alice et Cécile, les meilleures amies du monde en 1981. Elles avaient seize ans et des rêves plein la tête ! Désormais, elles ont trente ans de plus, elles se sont perdues de vue, voire même un peu brouillées. Aujourd’hui, Alice vit mal une rupture conjugale inattendue et Cécile est dans le coma suite à un accident. Ici, chacune à sa façon, avec ses forces et ses faiblesses, se raconte ou raconte l’autre au passé comme au présent. Dans l’entrelacement de leurs deux récits, il apparaît que ce sont leurs différences comme leurs passions communes qui les lient. En toile de fonds, le monde politique et social évolue. Inexorablement se multiplient les non-dits, les renoncements, les petits et grands mensonges.
Ce n’est pas nouveau, en amitié, déclinaison particulière de l’amour, comme les sentiments sont complexes ! Pourtant, ce qui est remarquable ici c’est le talent littéraire de Kéthévane Davrichéwy pour rendre si sensible l’histoire de cette amitié, aussi forte que fragile.

les-separees.jpg
Kéthévane Davrichewy - Les séparées - Sabine Wespieser - 18€

L'ajouter à votre panier ? Cliquez ici ou sur la couverture !

Partager cet article
Repost0

Journal d'un corps

Publié le par Emmanuelle

Le corps. Voici un sujet original et inattendu dont s’empare malicieusement Daniel Pennac. De 13 à 87 ans, un homme tient sans état d’âme le journal de sa ‘carcasse’. De l’adolescent qui veut devenir consistant au vieillard agonisant, on savoure ses mutations les cinq sens en éveil , évidemment !
Qu’il défèque, urine, éternue ou se gratte, ce narrateur anonyme (né en 1924) se refuse à tenir un journal intime. Qu’il saigne, crie (à la place du blessé !), pète, frissonne ou déglutisse, caresse ou jouisse, son corps a cela d’universel qu’il est source de plaisirs comme de désagréments. Son journal, impudique, sans tabou, se lit aussi avec bonheur comme un recueil d’aphorismes.
Jusqu’à sa mort en 2010, il manie toujours la plume avec humour, car
‘quand on a tenu toute sa vie durant le journal de son corps, une agonie ça ne se refuse pas!’.Aussi, si vous avez raté une étape, si vous cherchez un conseil ou un sourire, reportez-vous à l’incontournable index de ce pseudo et si singulier dictionnaire médical.
Touchant et drôle, ce
Journal d’un corps l’est assurément. Une version au féminin serait appréciée (notamment par le diariste lui-même), qui tente l’aventure ?

journal-d-un-corps.jpg
Daniel Pennac - Journal d'un corps - Gallimard - 22€

 
L'ajouter à votre panier ? Cliquer ici ou sur la couverture !

Partager cet article
Repost0

Bon rétablissement

Publié le par Emmanuelle

Une bonne nouvelle (encore !) : la parution d’un nouveau roman de Marie-Sabine Roger. Si vous avez raté La tête en friche et Vivement l’avenir (tous deux aux éditions du Rouergue), ne manquez absolument pas son savoureux et non moins roboratif Bon rétablissement. C’est un roman ‘médicament’ comme on en fait peu. C’est un roman indispensable signé par une talentueuse auteur qui sait inventer des histoires touchantes et percutantes, sait faire vibrer des personnages attachants plus vrais que nature et (ce qui ne gâche rien) a l’art de trouver les mots justes et le génie de la formule qui fait mouche à chaque fois ! Autant dire que même si ici il est question d’un homme veuf, sans enfants, un tantinet bougon et de surcroît hospitalisé (pour cause de multiples fractures), on ne boude pas son plaisir de passer quelques jours en sa compagnie afin de suivre avec attention et délectation sa convalescence, ses rencontres et ses états d’âme.
Un livre à s’offrir et à offrir comme une cure de vitamines à la sortie de l’hiver !

bon-retablissement.jpg
Marie-Sabine Roger - Bon rétablissement - Rouergue - 18,50€

L'ajouter à votre panier ? Cliquer ici ou sur la couverture !

Partager cet article
Repost0

A défaut d'Amérique

Publié le par Emmanuelle

A défaut d’Amérique : voici un beau titre pour un très beau roman. A défaut de vous en résumer (maladroitement) l’histoire (captivante), voici deux bonnes raisons de lire ce roman.
Primo : Carole Zalberg est une excellente conteuse. Elle sait rendre captivantes deux ou trois petites histoires de famille qui s’inscrivent dans la grande, celle avec la fameuse majuscule. Sur trois générations d’hommes et de femmes (de femmes surtout), mettons le cap sur l’Europe du XXe secouée par deux (ou trois) grandes guerres, faisons un détour par les Etats-Unis, et pourquoi pas en Afrique, du Sud plus exactement.

Secundo : Carole Zalberg est une auteur qui se soucie des mots, de rythme, de tempo, en un mot de style ! Sa maîtrise concourt à renforcer la lumière comme l’ombre de son récit. Et pourtant ne vous y méprenez pas, ses personnages, du passé ou de notre époque, sont de bons vivants (orgueilleux, volontaires, charmants, charmeurs, querelleurs). Humains !
Conclusion : ni bâclé, ni pesant, voici un roman d’une justesse rare à découvrir d’urgence !

A-defaut-d-AMerique.jpg
Carole Zalberg - A défaut d'Amérique - Actes Sud
- 18,50 €
Partager cet article
Repost0

Les Vieux Fous

Publié le par Emmanuelle©Page des Libraires n°147 Septembre 2011

Il est abject, aussi voleur, violeur que meurtrier. Il éructe sans entrave son obscénité, sa haine, sa folie. Il se nomme Albert Vandel, il a plus de 140 ans et autant en kilos à déplacer, mais vous allez l’écouter. Attentivement, avec horreur et effroi, étonnamment. Car c’est un citoyen français, plus précisément c’est un colon en Algérie. Plus fort : il incarne la colonisation elle-même ! Dans un récit halluciné et torturé, du 19e siècle au printemps 62, rien ne vous sera épargné. De ses premières conquêtes et massacres à la tête d’un bataillon de zéphyrs, jusqu’au bordj où il est barricadé avec les derniers grands colons, il vous rafraîchira la mémoire sur l’histoire de l’Algérie coloniale.

Le propos est violent, parfois insoutenable, et pourtant tout est vrai. Ce qui fait la force du roman réside aussi et surtout dans la musique particulière qui le porte. Un souffle narratif étrange qui fait écho à la démesure de ces 130 années de folie coloniale et pousse inexorablement à poursuivre la lecture. Ressenti comme une respiration,  il peut accompagner les âmes les plus sensibles à suivre les délires d’un personnage narrateur sans tenue ni retenue.

Inoubliable, étrange et baroque, ce nouveau roman de Mathieu Belezi produit un véritable choc. Là où se mêlent constamment insoutenables vérités et fantaisies romanesques, nombre de questions restent en suspens et donnent envie d’aller voir encore plus loin. Dans les entrailles d’une mémoire collective qui tait l’intolérable.

Vieux-Fous.jpg 

Mathieu Belezi - Les Vieux Fous - Flammarion  22 €
Entretien avec l'auteur

Partager cet article
Repost0

Le Turquetto

Publié le par Emmanuelle

C’est par une note au lecteur que Metin Arditi introduit son nouveau roman. A elle seule elle suffit à susciter l’envie de dévorer ses quelque trois cent pages. Le postulat est le suivant : un tableau célèbre conservé au Louvre– dont la signature présente une discrète anomalie chromatique– serait l’unique oeuvre qui nous reste d’un des plus grands peintres de la Renaissance vénitienne. Un égal de Véronèse, un élève prodige de Titien lui-même que le grand maître surnomma ‘le Turquetto’, le petit Turc. La petite histoire en appelle une grande, celle d’un destin mouvementé que Metin Arditi conte avec ferveur.

Ainsi débute le conte d’une passion, celle d’Elie Soriano. né de parents juifs en terre musulmane (à Constantinople vers 1519), qui ne peut concevoir de vivre sans dessiner. A la mine de plomb ou au pinceau, il veut saisir l’autre. Pénétrer son âme, la comprendre et la révéler, dans toute sa vérité. Mais les lois sacrées des Juifs et des Musulmans lui interdisent la représentation. Alors, pour assouvir sa passion, l’artiste triche, renie ses origines et fuit très jeune en Italie.

A Venise, il masque son identité, fréquente les ateliers du Titien, et connaît une carrière exceptionnelle sous le nom de Turquetto. Il offre aux congrégations vénitiennes une œuvre admirable nourrie de tradition biblique, de calligraphie ottomane et d'art sacré byzantin. Pourtant, au sommet de sa gloire un malheureux incident fera basculer son formidable destin. Avec une force rare et une érudition inspirée, Metin Arditi dépeint, au cœur des rivalités et des fastes de la Renaissance, le destin d’un artiste dont le talent égale l’inspiration. Entre ombre et lumière, voici une vraie pépite au cœur de cette rentrée littéraire !

Turquetto.jpg
Metin Arditi - Le Turquetto - Actes Sud 19,50 €

Partager cet article
Repost0

Juste avant

Publié le par Emmanuelle

Une jeune femme veille son arrière-grand mère agonisante. Peu encourageant comme premier roman ? Détrompez-vous : ces deux-là se racontent avec drôlerie et poésie, car toutes deux ont du tempérament pour dire les choses en silence. La première, la plus jeune, pétillante et fraîche c’est Fanny qui ‘accompagne’ la seconde; Juliette, sa très vieille pomme, sa Granny étendue sur son lit d’hôpital. L’attente, le froid, la peur encadrent leurs deux récits. Juste avant un ultime souffle, juste avant de continuer à vivre, leurs voix et souvenirs s’alternent. Pour dire cinq générations de femmes et un siècle qui s’écoule. Pour dire les bonheurs comme les accidents de la vie moderne. Guerres, amours, voyages, études, naissances, maladies, deuils, regrets et renoncements, mille et un détails et anecdotes ressurgissent et s’animent. Avec élégance et pudeur parfois, sans fioriture ni retenue le plus souvent, Fanny et Juliette se racontent simplement. Jusqu’au bout de ce bouleversant portrait croisé, Fanny Saintenoy excelle dans la maîtrise de la simplicité, pimente l’ensemble d’humour et de poésie et suscite l’émotion sans maniérisme.
Beau et juste, son premier roman a entre autres deux belles qualités : une force douce et une gaieté tendre.

Juste-avant---Saintenoy.jpg


Fanny Saintenoy - Juste avant - Flammarion 12 €

Partager cet article
Repost0

Rendez-vous aux AA (amoureux anonymes)

Publié le par Emmanuelle

 

Homo erectus n’a rien d’un roman de paléontologue. La plume de Tonino Benacquista préfère l’insolite. Un brin social, un peu déjanté et captivant, c’est surtout un beau roman d’amour qui donne la parole aux hommes.

Dans un club, une réunion, une confrérie, qu’importe ! Appelez ce rendez-vous comme il vous chante mais c’est dans un lieu de parole et d’écoute exclusivement réservé aux hommes que nous sommes conviés. Ici les langues se délient pour dire brièvement ou longuement, calmement ou frénétiquement une histoire, son histoire. Sentimentale ou sexuelle, il y est question d’amour comme de désamour, de trahison, d’obsessions, de complexes. Pour toute la gent masculine, tous les jeudis, le propos y est libre. Quelques règles néanmoins régissent les réunions : aucun dialogue n’est autorisé pendant les confessions et seule une prise de parole est permise pour chacun des participants. Parmi cette curieuse assemblée, ils sont trois et ne se connaissent pas. Chacun attend son tour pour se raconter, pour oser, pour tout déballer, le meilleur comme le pire…

BENACQUISTA-Tonino-COUV-Homo-erectus-avec-bandeau.jpg
Tonino Benacquista - Homo Erectus - Gallimard 17,90 €

Partager cet article
Repost0

<< < 1 2 3 4 5 6 7 8 9 > >>