Parfois, au détour d'une table de librairie, une couverture se démarque par son originalité, sa couleur, son style. Curieux, on attrape le livre en se disant que le contenu ne sera sans doute pas à la hauteur, on nous ne la fait pas, hého, on n'est pas né de la dernière pluie...
Et puis on le feuillette, on lit quelques lignes, pour voir. Au fil des pages, on se rend compte que bon sang, il se passe un truc. L'écriture est vive, incisive. L'ambiance caniculaire d'un week-end de 15 août sur l'autoroute poisse notre chemise, et l'odeur du bitume chauffé à blanc nous titille les narines. Et puis qui est ce Pierre, qui vit dans sa voiture depuis des mois en se nourrissant de sandwiches sous cellophane, que cherche-t-il ? Quel lien avec Pascal, sourd mais employé modèle de snack de station-service ? Quel rapport avec la disparition de la petite Marie sur cette aire d'autoroute ?...
"Derrière les panneaux il y a des hommes" est la chronique sociale d'un monde perdu au milieu des flots incessants de voitures, un roman puissant, plein de poésie et de noirceur, rempli d'âmes tourmentées, de chaleur oppressante et de chair oppressée.
De la belle et grande littérature.